« J’essaye de dévier le courant morne. Je pourrais déplacer les meubles. Je pourrais écrire. Je pourrais graver. Je pourrais faire du sport. L’ennui, c’est que je ne suis pas là. L’ennui, c’est que rien ne me motive ici. L’ennui, c’est l’ennui. »
On avait laissé Tanx combattant les questionnements artistiques et les liens politiques et personnels qu’ils induisent dans Toutes les croûtes aux coins des yeux, en 2018. Ce vaste chantier mental rapporté dans ce livre réflexif a visiblement porté ses fruits puisqu’on la retrouve deux ans après dans un lâcher-prise total, tant personnel qu’artistique, avec Attembre, regroupant 6 mois de chroniques quotidiennes narrant dans le détail le bouleversement complet de sa vie. Attembre, telle une suite logique à Toutes les croûtes aux coins des yeux, confirme la profondeur exacerbée de la vaste exploration artistique et personnelle à laquelle, au fil des livres (et des fanzines qui les précèdent), l'autrice nous convie. il démontre par l’absolue franchise de la narratrice sa lucidité dans ce travail de recherche de soi face au monde, qui la guide depuis des années. Cette chronique biographique devient, au fil des ans, une référence tant pour la bande dessinée que pour le rapport complexe et politique entre l’artiste et la réalité qu’il induit, dans ce début de XXIe siècle.