L'histoire
Adaptation de la nouvelle Le secret d'Antoinette de Lionel Tran (éditions TerreNoire) Marie vient présenter son ami à sa grand-mère. Calfeutrée dans un appartement désuet, la vielle femme les accueille très chaleureusement. Leur amour naissant fait surgir au fond d'elle souvenirs et désirs, mettant à jour sa sensualité enfuie. L'apparente limpidité d'Antoinette, de Pierre Duba déconcertera plus d'un lecteur. Ayant parcouru le livre d'un regard, celui-ci pourra avoir l'impression que le temps vient de lui filer entre les doigts. Entre le début du récit et sa fin, se sera écoulé un instant à peine, imperceptible. Il réalisera que les personnages pensaient, où plutôt qu'ils laissaient se dérouler en eux le fil de leurs souvenirs. Un geste unique se sera inscrit dans l'espace. Simple, d'une fluidité évidente. L'acte d'un calligraphe. La main aura dérobé aux yeux la rapidité de son mouvement. Ne figeant pas mais imprimant dans le papier la substance même du temps. Revenant à la première page, le lecteur s'immergera progressivement dans l'intimité de ce mouvement. Il laissera alors résonner en lui la matière de ce geste. Une texture intangible et dont le volume, fait d'échos de lumière et de sons, lui semblera pourtant indéniablement palpable. C'est en lui qu'il trouvera alors le sens de ces pages. La limpidité n'étant pas, du fait même de sa transparence, quelque chose qui se perce.
(en collaboration avec Daniel Jeanneteau)
Ce livre bénéficie de l'OP50